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La Fédération Française de Tennis de Table est composée de 21 ligues, 13 ligues métropolitaines et 8 ligues ultramarines. Ces dernières sont actuellement réparties en deux zones : la zone Antilles -Guyane et la zone Pacifique – Océan Indien. Chacune des zones est représentée au Conseil Fédéral par un membre de droit.

Les 8 ligues ultramarines sont donc des ligues à part entière faisant parties intégrantes de la Fédération. C’est pourquoi pendant ces dernières décennies, la Fédération a mis en place des actions afin de les intégrer au mieux dans la vie fédérale :

  • La nomination d’un référent des Outremer depuis 30 ans afin d’être le relais entre le siège fédéral et les ligues
  • La réunion des dirigeants Ultramarins avec le référent et les responsables de la Fédération la veille des AG
  • La création de la coupe des Outremer
  • La représentation au Conseil Fédéral depuis 2017 avec un puis deux représentants pour les faire participer aux travaux fédéraux
  • La réflexion sur une nouvelle décomposition des zones afin de répondre au mieux aux spécificités des territoires Ultramarins en 2020.

Aujourd’hui, une majorité des ligues ultramarines se sent exclue de la vie fédérale en raison de l’absence de réponse aux vœux exprimés depuis le début de cette nouvelle mandature ainsi que la suppression du référent des Outremer par le président Erb. Par cette position dogmatique, ce dernier balaye d’un revers de la main tout le travail effectué depuis ces 3 dernières décennies.

des demandes légitimes et cohérenteS avec le développement du tennis de table

Depuis plus d’un an déjà, les présidents des ligues ultramarines font part et ce, à de nombreuses reprises, de leurs souhaits d’une meilleure prise en compte de la situation spécifique de leurs territoires auprès du président et de la secrétaire générale. Pourtant, le président ne daigne pas répondre aux différents courriers envoyés et ne prend aucune position officielle sur leurs besoins exprimés. Cette absence d’écoute, de réponse et du manque de considération de la part des instances a entrainé une fracture entre la Fédération et les ligues ultramarines. Cependant, les souhaits exprimés sont totalement légitimes et cohérents avec la politique de développement de la pratique du tennis de table sur l’ensemble du territoire français. 

Alors pourquoi le président campe-t-il sur ses positions et reste sourd aux demandes formulées par les présidents des ligues ultramarines ?

Souhaits exprimés

  1. La nomination d’un référent Outremer
  2. La participation en visioconférence de tous les présidents d’Outremer au conseil fédéral
  3. La participation aux réunions mensuelles avec les présidents des ligues métropolitaines
  4. L’organisation de la coupe des Outremer 2023
  5. La reconduction des conventions d’objectifs. 

A savoir que l’ancienne convention vient d’être résiliée au 30 juin et nous sommes dans l’attente d’une nouvelle convention type de la FFTT pour y rajouter nos propositions

le référent des outremer : un médiateur entre la Fédération et les ligues depuis 30 ans

Lors de la première réunion avec les ligues ultramarines en avril 2021, le président Erb décide d’instaurer des points de rencontres réguliers et revendique le fait de ne pas nommer de délégué fédéral pour les ligues ultramarines car elles « font partie intégrante de la Fédération et sont en droit de dialoguer avec tous les services ». Une contrainte d’un an d’essai leur est imposée sans référent avec pour seuls interlocuteurs le président et la secrétaire générale.

Suite à cette période, sans grande avancée, une majorité de ligues Ultramarines demande la nomination d’un seul référent et interlocuteur unique et propose Patrick Lustremant. En effet, d’après leur expérience ne datant pas du début de la mandature, l’éloignement et le décalage horaire ne permettent pas aux présidents de ligues ultramarines de gérer les problématiques aussi rapidement que les présidents de ligues métropolitaines. La désignation d’un médiateur unique rendrait la gestion et l’organisation de leur territoire beaucoup plus aisée.

Après plusieurs mois d’exercice voulu par le Président Erb et compte tenu de l’inefficacité de ce nouveau fonctionnement et du manque de disponibilité des interlocuteurs, la majorité des présidents de ligues Ultramarines ont de nouveau sollicité le président Erb, afin de revenir au fonctionnement de l’ancienne mandature… à ce jour aucune réponse ne leur a été donnée montrant ainsi le peu de volonté de la prise en compte des problématiques spécifiques des territoires Ultramarins.

tous les présidents sur un pied d'égalité !

La crise COVID a accéléré le développement du télétravail dans les entreprises avec l’utilisation de nouveaux moyens de communications. Le monde associatif a su parfaitement s’adapter à cette nouvelle situation avec la mise en place des réunions en distanciel. La fédération a ainsi fonctionné pendant cette période incertaine. Alors pourquoi aujourd’hui le président refuse aux présidents des ligues ultramarines de participer en distanciel au conseil fédéral ?  

Les Ligues d’Outremer seraient-elles des sous-ligues ? L’inclusion ne vaut pas que pour les ParaTT mais également pour nos ligues ultra-marines.

Depuis plusieurs mois, les présidents des ligues ultramarines demandent d’une part à participer aux réunions mensuelles des présidents des ligues métropolitaines et d’autre part à assister aux conseils fédéraux en distanciel. C’est l’occasion de montrer que le choix des deux représentants au Conseil Fédéral venait du fait des problématiques financières et non d’une volonté de ségrégation. L’équipe en place a donc la possibilité de rétablir une égalité et un traitement identique entre toutes les ligues. Le président ERB est intervenu lors du dernier conseil et en réponse au courrier des présidents ultramarins formalisant ces demandes, il a refusé fermement d’accéder à ces différentes requêtes.

Les raisons de son refus sont pour le moins saugrenues. En effet, le président Erb refuse la participation des présidents de ligues ultramarines aux réunions mensuelles des présidents de ligues métropolitaines car il « n’en voit pas l’intérêt et ça alourdirait la réunion » ce qui « va à l’encontre de l’efficacité recherchée ». Le prétexte du nombre est donc mis en avant. Ceci est étrange lorsque l’on sait que des Conseils Fédéraux (minimum 39 personnes), le Grenelle, une Assemblée Générale, des formations et des webinaires sont effectués en visioconférence et à aucun moment le trop grand nombre de participants a été remis en cause !

Par ailleurs, le président estime que l’organisation d’une réunion hybride (visioconférence et présentiel) est difficile à gérer et donc par principe il est contre. Cet argument est complètement fallacieux ; d’autant que lors de la réunion des délégués ultramarins, en marge de la dernière assemblée générale, à sa propre initiative, une réunion dite « hybride » s’est organisée avec en distanciel le président de la Fédération de tennis de table de Wallis et Futuna et il s’était réjoui de la bonne tenu des débats.  Il faut savoir s’adapter à notre temps et à l’évolution des moyens technologiques, qui plus est, quand l’équipe fédérale attribue un budget de 200 000 euros à la modernisation et à la transformation numérique de la Fédération. Pour quelle utilisation ?

De même, la secrétaire générale n’est pas favorable car cela nécessiterait un changement de statuts afin de permettre à tous les présidents de ligues d’assister au conseil fédéral. A ce jour aucune proposition n’a été faite en ce sens. Nous espérons que lors du prochain conseil fédéral un projet sera présenté par l’équipe en place afin de faire cesser cette pratique discriminatoire.

La coupe des outremer : un evenement sportif et culturel

La Coupe Nationale des Outremer, jadis Coupe DOM TOM,  existe depuis 1991 et en est à sa 11ème édition. Elle a trouvé sa vitesse de croisière en 2000 par l’intermédiaire d’une organisation tous les deux ans. Ce rendez-vous aussi bien sportif que culturel permet la rencontre des athlètes et des dirigeants de chaque île ainsi que le renforcement des liens entre elles et la Fédération. En effet cette manifestation sportive offre aux jeunes compétiteurs ultramarins l’occasion de se confronter et d’échanger avec les joueurs métropolitains.

Au fil des éditions, la Fédération, lors des 2 derniers mandats, a amélioré la visibilité de l’évènement avec l’obligation de participation des jeunes et des féminines afin de bénéficier des aides et la diffusion en direct sur les chaînes locales. Evidemment l’édition de 2021 n’a pas eu lieu en raison de la crise du COVID. La prochaine édition doit se dérouler en 2023. C’est pourquoi depuis mai 2021, une majorité des présidents ultramarins relance le président Erb afin de connaitre la position de l’équipe fédérale sur le maintien de cette compétition et d’en définir rapidement la date, le lieu et le budget alloué. Les présidents ultramarins ont proposé que cet évènement se déroule dans l’Hexagone contribuant à prévoir un budget raisonnable aussi bien pour la Fédération que pour les ligues participantes. Là encore aucune réponse, sinon qu’il n’y a à l’heure actuelle aucune ligne budgétaire prévue !

La coupe des outremer revêt une grande importance pour les présidents ultramarins et nécessite une budgétisation sur deux ans. Aucune nouvelle de la part de la Fédération. Cela signifie-t-il que la Fédération a décidé de ne pas reconduire cette compétition ? Quelles en seraient les raisons ? Alors que nous serions à 1 an des Jeux Olympique de Paris et que cette compétition rentrerait pleinement dans l’esprit de Paris 2024 !

Lors des mandats 2012-2020, la vision politique proposée était que la France n’était pas seulement l’hexagone, mais bien l’ensemble du territoire avec la diversité de tous ses territoires ultramarins. Le développement du tennis de table est aussi l’affaire des Outremer. Les participations aux conseils fédéraux, à la coupe des Outremer enrichiraient sans nul doute à la fois les dirigeants métropolitains et leurs homologues ultramarins. Nous assistons aujourd’hui à une rupture d’équité et d’égalité des territoires, nous ne pouvons accepter cette mise à l’écart et encourageons l’équipe fédérale à revenir sur ce positionnement arbitraire.

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Catégories : Vie Fédérale