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      Parmi les retours que nous avons eu quant à nos actions et démarches, quelques-uns formulent l’idée que nous puissions être dans « la critique et l’opposition systématiques ». Nous regrettons d’avoir pu donner cette image. Il semble important de rappeler que notre démarche est loin de se limiter à la critique et que nous exprimons projets et propositions. Nous ne demanderions pas mieux que de pouvoir relever régulièrement des éléments de l’action fédérale nous semblant aller dans le bon sens. Mais il s’avère que des éléments factuels constatés ne vont pas vraiment dans cette direction… Concernant le courrier adressé par le président aux licenciés le 14 juin dernier, nous ne pouvons arriver qu’à un constat : par les erreurs à la fois stratégiques, éthiques et humaines qu’elle commet, la direction de notre fédération ne semble s’appliquer qu’à tendre le bâton pour se faire battre afin de s’exposer davantage aux critiques…

« La communication initiée n'a pas permis l'obtention d'une audience significative »

      La première partie de ce courrier revient sur la gestion de la crise sanitaire. Il est évoqué le fait que notre fédération a soutenu la pratique de notre sport auprès de notre ministère, c’était tout de même le minimum que nous pouvions attendre.

      Nous ne reviendrons que brièvement sur les actions initiées pendant la période, l’exercice n’ayant rien d’aisé. En notant toutefois que la sollicitation de tous les licenciés pour intégrer des commissions s’est essentiellement cantonnée à une communication via les réseaux sociaux, ce qui est regrettable, et en soulignant que si le principe des webinaires était intéressant, la communication initiée n’a pas permis l’obtention d’une audience significative.(- de 30 personnes au webinaire Haute performance)

« Je comprends le désarroi des licenciés, des entraineurs et des dirigeants bénévoles »

      En ce qui concerne le plan de relance évoqué, nous saluons l’effort mis sur l’encouragement à la pratique estivale, un impératif dans ce contexte. Cependant, nous regrettons que les efforts concentrés le soient essentiellement sur le recrutement, et non sur la fidélisation. Nous ne pouvons que sourire sur les « challenges » et bons d’achat qui ne concerneront qu’un nombre limité de nos licenciés.

      Car c’est assurément là, lorsque le président évoque l’attente des licenciés sur un geste financier pour mieux le balayer d’un revers de main, que le bât blesse. Il semble provocateur de lire « Je comprends le désarroi des licenciés, des entraîneurs et des dirigeants bénévoles » afin de mieux leur annoncer qu’aucune action ne sera initiée pour tenter de lutter contre ce sentiment de désarroi.

      Viennent ensuite les tentatives de justification. Nous ne pouvons que nous amuser de la métaphore végétale présentant un « écosystème fédéral » pour représenter les salariés. Il est évident que la sauvegarde de ces emplois est une priorité. Mais nous peinons à comprendre, à l’heure où les ligues, comités et clubs employeurs ont su s’organiser pour percevoir fonds de solidarité et chômage partiel, permettant de traverser cette période de turbulences, comment cela aurait pu être différent pour notre fédération. D’autant plus que l’équipe en place a reconnu publiquement qu’elle héritait d’une situation financière saine suite au travail des trésoriers de la précédente mandature.

« A titre personnel, j'ai reporté le vote sur la prise en charge de mon engagement à temps plein à la FFTT à la fin de la crise. »

      Mais le comble du cynisme semble atteint dans la phrase suivante : « À titre personnel, j’ai reporté le vote sur la prise en charge de mon engagement à plein temps à la FFTT à la fin de la crise ». Comme s’il aurait pu ne pas être indécent de faire voter sa rémunération dans un tel contexte ! Notons qu’il annonce que ce n’est que partie remise car le sujet semble susceptible d’être présenté lors de l’Assemblée Générale Fédérale d’octobre prochain.

      Soulignons le paradoxe contenu dans la suite, où il est dit que la fédération n’a pas les moyens de se permettre un remboursement total ou partiel des licences (l’idée de prorogation issue de nos propositions est soigneusement évitée), puis qu’il a fallu faire un choix entre ce remboursement et la « relance de l’activité ». Car c’est bien de calcul qu’il s’agit ! La phrase « Nous n’avons pas les moyens d’aller au-delà d’une remise symbolique, qui ne satisferait pas les licenciés et qui ne garantirait pas un renouvellement de la licence » est édifiante. Puisqu’ils ne se satisferaient pas de peu, eh bien, nous ne leur donnerons rien !!! En assumant le fait que reverser une somme au licencié n’aurait rien d’un geste solidaire, mais ne pouvait s’entendre que comme un calcul avec retour sur investissement…

« C'est une solidarité tournée vers la base, où la priorité est donnée à celui sans qui rien n'existerait : le licencié. »

      Des ligues, des comités, des clubs, s’organisent afin d’assumer des remises, des remboursements, des prorogations allant parfois au-delà de leurs parts initiales, afin de combler l’absence de solidarité et de reconnaissance de la fédération vers ses licenciés. Quel regrettable manquement aux fondamentaux du monde associatif. La solidarité s’organise mais ce n’est pas celle à laquelle le président fait allusion. C’est une solidarité tournée vers la base, où la priorité est donnée à celui sans qui rien n’existerait : le licencié, le destinataire du message présidentiel. Loin des discours tenus lors des États Généraux, où il lui fut signifié que demander à être remboursé faisait de lui quelqu’un « d’irrationnel » !

      Nous étions en droit d’attendre d’une fédération qu’elle comprenne qu’elle devait agir solidairement vers ses licenciés, que ceux-ci avaient besoin d’elle dans le cadre de la sortie de cette crise. Nous n’avons trouvé qu’une fédération s’appliquant à solliciter ladite solidarité à son avantage, quémandant auprès des licenciés le droit à ce soutien, et estimant que c’était avant tout la FFTT qui avait besoin de l’aide des licenciés, y compris malgré eux…

      Tout cela est regrettable pour notre sport et ses acteurs, et nous souhaitions vous faire partager nos sentiments, dont nous devinons qu’ils ont été également ceux de nombre des lecteurs de ce courrier. Le Tennis de Table mérite mieux que cela. Espérons qu’il soit encore temps que nos dirigeants le comprennent et cessent de se fourvoyer sur de mauvaises pistes, qu’ils cessent d’ignorer voire mépriser les ressentis de ceux sans qui ils n’auraient ni légitimité ni utilité.

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Catégories : Vie Fédérale

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