Temps de lecture : 5 min

Lettre ouverte à l’attention des délégués à l’Assemblée Générale de la FFTT du 30/10/2021

Dix-huit mois après le début de la crise sanitaire qui a paralysé le monde sportif, les clubs ainsi que les instances fédérales sont plus que jamais dans l’incertitude. Les statistiques, hélas, nous le rappellent. Nous n’avons rarement eu si peu de licenciés traditionnels à cette période de l’année. La disparition d’un grand nombre d’équipes dans nos championnats locaux confirme cette baisse.

« Vaches à lait ». C’est l’un des termes prononcés dans nos salles par nos licenciés et dirigeants de clubs vis-à-vis de la Fédération qui ne leur a fait aucun geste sur la part fédérale de la licence.

Le plan de reprise en faveur de la licenciation « Eté Ping », fût-il innovant, n’en était pas moins déconnecté de la réalité du terrain en ne touchant que 449 clubs sur 3200.

Résultat le siège fédéral déborde de goodies inemployés !

Fort heureusement, nos clubs et nos instances locales sont restés plus pragmatiques en proposant des incitations à la re-licenciation à travers la prorogation, le remboursement ou la réduction des tarifs permettant de limiter la spirale négative !

Pour autant rien n’arrête l’équipe fédérale. En effet elle organise son nettoyage de printemps au siège faisant fi des considérations humaines, des compétences et des expériences reconnues (éviction du Directeur Général entre autres et démissions).

Là, il est question d’embaucher à tour de bras… et plus précisément des contrats précaires ! Belle image pour une Fédération largement financée par l’Etat. Dans le même temps on ne compte plus pour recruter : une Directrice Générale, un Directeur Marketing, un Responsable du Développement… et enfin un Président !

Inscrit dans le règlement de la FFTT, le principe de la rémunération ne peut être contesté.

Si la loi offre un cadre strict afin de rémunérer les dirigeants des associations, ces conditions d’application doivent être scrupuleusement respectées au risque d’entraîner la requalification de l’association en société de fait.

Inscrit dans les règlements de la FFTT, le principe de la rémunération du Président ne peut être contesté. Cependant, à partir du moment où vous aurez approuvé la rémunération demandée par le Président Erb, la Fédération, notre Fédération sera engagée par toutes les conséquences inhérentes à ce vote.

Enfin, nous lui accorderons le mérite de tenter de tenir, quoique maladroitement, une de ses promesses de campagne.

Le principe de la rémunération n'équivaut pas à donner un chèque en blanc

Vous l’avez compris, nous ne sommes pas opposés à cette rémunération, mais l’acceptation de son principe n’équivaut pas à donner un chèque en blanc et un blanc-seing sans y mettre des conditions.

Hélas, le manque de clarté et de transparence des documents fournis ainsi que l’absence de réponses aux questions posées en Conseil Fédéral ne nous incitent pas à voter ce samedi, les conditions de la rémunération telles que demandées par le Président Erb.

Le trésorier nous répond « cela ne nous regarde pas » et que de toute manière « nous rembourserons l'Université euros à euros ».

Si la rémunération correspond aux grilles de la fonction publique de l’enseignement, nous remarquons cependant que la convention proposée par l’Université de Strasbourg fait mention d’ « Accessoires » qui ne sont ni explicités, ni limités, ni valorisés dans l’annexe financière. Lorsqu’en Conseil Fédéral, nous avons questionné le trésorier, celui-ci a répondu que « cela ne nous regarde pas » et que de toute manière « nous rembourserons l’Université euro à euro ».

En répondant de la sorte, c’est accepter le risque de voir le budget de la rémunération du Président exploser puisque seule l’Université le maîtrise. D’autant plus que celle-ci négocie directement avec le principal intéressé, lui offrant même la possibilité d’exercer une activité complémentaire. Une lettre d’intention de cette même Université aurait sans nul doute rendu nos interrogations caduques !

Alors que les licences représentent 40% du budget de la Fédération, comment le trésorier peut-il décréter que ce sujet ne regarde pas ses licenciés et ses dirigeants ?

Il nous parait indispensable que la Fédération puisse garder le contrôle des factures fournies par l’Université de Strasbourg et accompagnées surtout des justificatifs, incluant sa fiche de paie et son arrêté de nomination à l’échelon. A ce jour, aucune de ces pièces n’a été présentée ! De surcroit, un montant de 15 328 € d’avantages en nature, hors charges patronales, a été « projeté » par le président qui correspond à 32 semaines de présence effective au siège.

Nous pouvons aussi légitimement nous interroger sur les modalités de contrôles de cette éventuelle rémunération !

Quel sera l’organisme de surveillance ?

Une commission indépendante comme le président l’a promise pendant sa campagne ? A ce jour, le haut conseil n’est ni créé, ni approuvé alors que la rémunération est déjà à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale.

Le président de cette commission serait un élu de sa liste siégeant au Conseil Fédéral. A quel moment parlons-nous d’indépendance et de transparence avec l’argent du licencié ? Peut-on être juge et partie ?

Pour renforcer notre point de vue, nous sommes très surpris que le Président invoque sa « professionnalisation » alors qu’il ne nous semble pas le plus fidèle quant à sa prise de licence sur la dernière décennie.

Rappelons qu’il n’a pas été licencié ni entre Juillet 2013 et juillet 2016 ni entre juillet 2017 et février 2019 alors qu’il a soutenu le contraire lors de la conférence organisée par le CROS Grand-Est le 19 mars 2019 (voir vidéo).

Quid de son sentiment d’appartenance ?

Le Président exercera-t-il son mandat au CNOSF sur son temps de travail à la FFTT ?

La loi rappelle que la rémunération doit être proportionnée au temps de travail effectué au sein de la structure employeuse.

Si nous adhérons aux motivations d’une rémunération, qui aurait toutefois mérité un vrai débat, nous ne pouvons que constater que les conditions financières et juridiques actuelles ne sont pas réunies afin d’adopter cette rémunération.

Votre choix, celui de votre instance, est un choix qui pourrait engager la Fédération en créant un précédent.

Pour conclure, avec le peu d’informations transmises, avec le manque de transparence, avec l’augmentation de la masse salariale du siège, avec un fragile budget 2022 :

Le Collectif Enjeuxping-Avenir

N'hésitez pas à vous abonner à notre Newsletter

1 commentaire

L'Assemblée Générale : Un budget en équilibre...sur un seul pied ! · 30 novembre 2021 à 22 h 49 min

[…] Nos élus fédéraux ont-ils prévu un plan pour faire déjouer les statistiques ou comptent-ils, comme le président semble le penser, sur le seul sentiment d’appartenance de nos licenciés ? […]

Les commentaires sont fermés.