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un décryptage en 3 actes

Il n’est jamais facile d’analyser le résultat d’un vote défavorable. Plus encore lorsque l’on constate l’adhésion d’une majorité mais que celle-ci s’avère insuffisante par rapport aux exigences du scrutin.

Un président qui ne prend pas la mesure des résultats dES votes

Ainsi, lors de sa toute première réaction « à chaud », il était bien compréhensible de percevoir une palpable déception chez le président. Il était aussi sans doute trop tôt pour qu’il effectue une analyse rationnelle le conduisant à reconnaitre l’impréparation du projet de rémunération, tout autant que son inadéquation avec les priorités du moment nécessairement accentuée par le refus de l’aide directe aux licenciés.

Bien sûr, il n’était pas illogique de tenter, certes maladroitement, de séparer le principe du scrutin de l’enjeu touchant l’individu en lui-même :

« Ma déception, elle n’est pas pour ma personne (…) mais je suis déçu ce soir pour l’image que donne la Fédération Française de Tennis de Table au mouvement sportif français »

Nous nous serions attendus, dans l’optique qui nous semblait être la sienne, à ce que sa « déception » puisse davantage concerner ce qu’il estimait être l’intérêt de notre sport et de ses pratiquants. Étrangement, nous découvrons ici que l’enjeu n’était pas l’intérêt général du Tennis de Table, mais bien « l’image » que lui-même souhaitait présenter au mouvement sportif français…

Renoncer au bénévolat pour défendre le bénévolat, étrange paradoxe…

Dans le cadre de l’interview diffusée sur le site fédéral une dizaine de jours après l’Assemblée Générale, nous étions logiquement dans l’attente d’une auto-analyse mettant en avant les erreurs d’orientation du début de mandat et les actions à mettre en place afin de rectifier leurs trajectoires. Il n’en a rien été…

Là où une remise en cause était attendue, nous n’avons perçu que la persistance dans le fait d’assumer des orientations inadéquates, et la rancœur vis-à-vis des représentants n’ayant pas adhéré à son projet ou ayant douté de la pertinence de celui-ci dans cette période précise.

Quelle dose de cynisme faut-il pour prononcer la phrase « Je déplore qu’une minorité n’ait pas compris que pour défendre le bénévolat, comme un idéal associatif et de société, il faut un président pleinement disponible. » ?

Renoncer au bénévolat pour défendre le bénévolat, étrange paradoxe… Si nous ne sommes pas en complète opposition avec le principe de la rémunération du président, nous ne nous laisserions nullement aller à ce genre d’incohérence.

Cette interview inquiète car elle véhicule une nouvelle fois l’image de l’hyper-président qui fait tout et va partout, et que l’on brime dans son hyper-activité. On en vient à se demander si c’est bien une équipe qui a été élue tant la capacité à déléguer semble absente du discours.

DES priorités à revoir ?

Enfin, lorsqu’une redéfinition des priorités dans le cas de figure désormais acté d’un président non rémunéré se trouve esquissée, nous ne pouvons que percevoir également des éléments ne nous rassurant pas sur le fonctionnement fédéral à venir.

Lorsqu’il est question d’évoquer ce qui ne serait plus assumable, on peut en premier lieu lire : « le premier impact concerne mes déplacements dans les territoires ». Et lorsqu’il est question des actions à prioriser, on trouve en haut de la liste, le « dossier de financement du Ping en extérieur ».

À notre sens, et aussi sympathique et ludique que soit cette pratique « en extérieur », celle-ci, d’une part, ne s’avèrera uniquement destinée qu’à demeurer marginale tant elle est loin des préoccupations de la majeure part de nos clubs et de nos licenciés, et d’autre part, si elle devait effectivement progresser, ne nous semblerait pas pleinement de nature à permettre de poursuivre l’évolution de notre ping de l’image d’un loisir vers celui d’un sport à laquelle nous œuvrons tous à tous les niveaux de notre activité pongiste. S’il faut vraiment prioriser ce ping-là sur le maillage territorial, nul doute que les représentants des clubs et des instances locales apprécieront la hiérarchisation…

Il semble assez récurrent, de la part de l’équipe en place et de ses soutiens, d’user de formules nous taxant d’être des opposants n’aspirant qu’à une « revanche ». Et ainsi de laisser supposer que notre positionnement ne se fait pas dans le sens de l’intérêt du Tennis de Table.

Nous maintenons pourtant que voter la rémunération du président dans un tel contexte n’aurait pas été dans l’intérêt du tennis de table, de ses clubs et de ses compétiteurs.

Alors que paradoxalement, ce résultat de vote, si nous l’abordions simplement en calculateurs, n’irait pas nécessairement dans un sens pouvant faciliter nos objectifs. Car nous savons bien que, désormais, à chaque manquement que nous pourrions constater ou signaler, il nous sera répondu : « Oui, mais vous ne nous avez pas laissé travailler comme nous avions prévu de le faire »

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Catégories : Vie Fédérale